Voici un exemple de rééducation réussie, malgré un niveau initial de dysgraphie très élevé. Les deux images du haut montrent l’état de l’écriture lors du bilan effectué en octobre 2021. L’enfant est un élève de CE2.
Son écriture est grande, maladroite et très retouchée. Il repasse constamment sur ce qu’il écrit, tantôt pour corriger une faute d’orthographe, tantôt pour améliorer le tracé. Ces nombreuses retouches sont typiquement des « retouches d'anxiété », caractéristiques des enfants perfectionnistes.
Outre ces retouches, on remarque une difficulté particulière à effectuer les liaisons. Le tracé discontinu et les liaisons effectuées par des « soudures » sont caractéristiques des enfants présentant un trouble de l'écriture, mais cet aspect est particulièrement marqué ici.
Les traits en début et surtout en fin de mot ont tendance à être prolongés de façon exagérée. Les lignes acérées à la fin des mots évoquent l’impulsivité et/ou la difficulté à contrôler le geste.
Le bilan intermédiaire, réalisé deux mois plus tard (le 11 décembre, voir l'image en bas à gauche), témoigne des progrès : l'écriture est toujours plutôt grande, mais plus régulière, structurée et lisible. Le garçon a amélioré sa posture et la façon de tenir son stylo. Il ne se plaint plus de douleurs au poignet lors d'une écriture prolongée. Cependant, les parents ne remarquent pas de changements particuliers dans les cahiers scolaires. Les retouches sont encore très présentes. En réalité, l’anxiété est très forte chez ce garçon sensible et perfectionniste. De plus, en classe, il privilégie la vitesse à la qualité, car sa maîtresse n'apprécie pas les enfants lents.
Suite à ces constats, j’intègre le travail sur l’anxiété à la rééducation. Heureusement, j'ai plusieurs cordes à mon arc ! Les exercices de relaxation, de visualisation et d'hypnose visent à renforcer la confiance en soi, à gérer le stress et l’impulsivité, et à diminuer l’anxiété face à certaines situations en classe. Les résultats sont spectaculaires (voir l'image à droite).